Psychologie : comment amener un ado Ă  consulter ?

 

Comment prendre en charge un adolescent ?

 

Quand consulter un psychologue pour un ado ?

La rĂ©ponse peut sembler complexe Ă  trouver : durant cette pĂ©riode de la vie, de profonds changements et transformations ont lieu, et concernent toutes les sphĂšres de votre enfant : hormonaux, physiologiques, psychiques, affectifs, relationnels


Il peut ne pas ĂȘtre facile de repĂ©rer une difficultĂ© transitoire chez votre ado, d’une difficultĂ© plus profonde qui pourrait s’avĂ©rer par la suite ĂȘtre une souffrance enkystĂ©e et qui nĂ©cessiterait alors l’intervention d’un professionnel.

En tant que parent, il peut Ă©galement ĂȘtre difficile de repĂ©rer une souffrance, si vous avez vous-mĂȘme vĂ©cu cette pĂ©riode de maniĂšre douloureuse, voire comme une crise existentielle : mutisme, repli, isolement, phobie, prises de risque, idĂ©es suicidaires 
.

Voilà les différents signaux qui pourront vous alerter :

  • troubles du sommeil importants
  • tristesse, sentiment dĂ©pressif, manque d’envie pour toutes les activitĂ©s.
  • troubles alimentaires importants
  • modification du comportement : repli, mutisme ou au contraire opposition.
  • troubles du comportement et des relations sociales: fugue, absentĂ©isme scolaire, comportements dĂ©lictueux, etc.
  • symptĂŽmes anxieux : toc, crise d’angoisse, phobie scolaire, etc.
 

Pour tous ces symptĂŽmes, il faut ĂȘtre particuliĂšrement vigilant si:

  • les symptĂŽmes durent depuis plus d’un mois
  • les symptĂŽmes entraĂźnent une souffrance importante
  • ils ont des consĂ©quences importantes sur la vie du jeune : repli sur soi, baisse des notes, refus de voir les amis – d’aller aux activitĂ©s qu’il apprĂ©ciait auparavant….
 
Si ces repĂšres vous semblent flous, que vous ne parvenez pas Ă  estimer le degrĂ© d’importance du – des  symptĂŽme(s), ou Ă  trancher entre vos propres craintes et les difficultĂ©s manifestĂ©es par votre adolescent, ne restez pas avec vos doutes.
Prenez alors contact avec un psychologue, qui vous accompagnera pour diffĂ©rencier ce qui est de votre vĂ©cu –  vos projections, de ce que peut montrer plus objectivement votre ado.
 
 Enfin, il est intĂ©ressant d’habituer votre enfant au « prendre soin de ses Ă©motions », par ex en l’amenant consulter lors d’Ă©tapes charniĂšres – de transitions (Ă©cole primaire, collĂšge, dĂ©mĂ©nagement, dĂ©cĂšs….) pour s’assurer que les Ă©motions sont rĂ©gulĂ©es et ne gĂ©nĂšrent pas de troubles psychiques par la suite. 
Ainsi comme il aura la conscience de voir le mĂ©decin traitant lors de symptĂŽmes physiques, il pourra alors plus facilement consulter un psychologue lors d’Ă©vĂšnements difficiles – douloureux.
 
 
 

Qui consulter pour un ado difficile ?

La rĂ©ponse peut paraĂźtre complexe, tant la question est elle-mĂȘme complexe et dĂ©licate : c’est quoi un ado difficile, en quoi il est difficile, quels sont les critĂšres sur lesquels on peut dire qu’il est difficile, quel professionnel interpeller, le professionnel habilitĂ© existe sur ma commune ( Gap) – dans mon dĂ©partement ????

 

Voici quelques pistes pour orienter votre réflexion


 

A partir du moment oĂč votre adolescent prĂ©sente des difficultĂ©s psychologiques (dĂ©pression, anxiĂ©tĂ©, troubles du comportement, propos suicidaires, troubles alimentaires – sommeil
.) ; il est important de ne pas le laisser seul.

Chacun, la famille, les amis, l’entourage proche peuvent apporter une aide prĂ©cieuse par leur prĂ©sence et leur Ă©coute.

 

Si vous ne savez pas Ă©valuer l’existence de ces difficultĂ©s, leur intensitĂ© et leur gravité ; allez  vous-mĂȘme solliciter des professionnels autour de vous : au lycĂ©e, l’infirmiĂšre scolaire ou l’assistante sociale de son Ă©tablissement, auprĂšs de votre mĂ©decin traitant. 

Pour les jeunes qui ne sont plus scolarisĂ©s : l’infirmiĂšre, l’assistante sociale, le psychologue ou le mĂ©decin du travail de son lieu de travail.

N’hĂ©sitez pas Ă  en parler aux autres parents d’adolescents, Ă  ses amis


 

Sachez qu’il existe diverses structures adaptĂ©es pour Ă©couter ou recevoir le jeune : des lignes d’Ă©coute tĂ©lĂ©phonique, des forums, des étudiants relais, des services mĂ©dicaux prĂ©sents dans les Ă©coles ou universitĂ©s, le mĂ©decin traitant, des psychologue ou psychothĂ©rapeute libĂ©ral,  la psychologue du Centre d’Information et d’Orientation sur Gap, les Points d’Accueils Ecoute Jeunes (PAEJ), les Maisons Des Adolescents (MDA), le Bureau d’Aide Psychologique Universitaire (BAPU), les Services Universitaires de MĂ©decine PrĂ©ventives et de Promotion de la Santé (SUMPPS), un Centre MĂ©dico-Psycho-PĂ©dagogique (CMPP) ou encore un Centre MĂ©dico-Psychologique (CMP).

 

Pour toutes les structures indiquées, vous trouverez ci-dessous le lien internet, vous indiquant le fonctionnement et les missions :

-Les lignes d’écoute :  SantĂ© publique France

-Un numéro national de prévention du suicide : le 3114

Gratuit, accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, depuis tout le territoire national, ce numĂ©ro permet d’apporter une rĂ©ponse immĂ©diate aux personnes en dĂ©tresse psychique et Ă  risque suicidaire. 

 

Le dispositif MonPsy permet de bĂ©nĂ©ficier de 8 sĂ©ances d’accompagnement psychologique avec une prise en charge par l’Assurance Maladie.

-Les Maisons des adolescents  MDA

-Les Points Accueil Ecoute Jeunes  PAEJ

-Le Centre Médico-Psychologique (CMP)

Le Centre Médico-Psycho-Pédagogique  CMPP

-Les Relais Ă©tudiants/lycĂ©ens : GrĂące Ă  des consultations pluridisciplinaires (mĂ©decins, psychologues, enseignants, infirmiers, Ă©ducateurs, assistantes sociales), les relais permettent d’évaluer une situation prĂ©cise. Ils vont notamment travailler sur les interactions du jeune avec son environnement, les difficultĂ©s rencontrĂ©es et les consĂ©quences dans sa vie quotidienne et son parcours d’études. Ces Relais sont un lieu de ressource pour les jeunes, les familles et les professionnels. Les consultations sont prises en charge par l’Assurance Maladie et sans avance de frais.

Les Ă©tudiants relais-santé : PrĂ©sents dans certains campus universitaires, les Ă©tudiants relais-santĂ© (ERS) offrent un premier niveau d’information. Ils accueillent les Ă©tudiants, rĂ©pondent Ă  leurs questions, tout en menant des opĂ©rations de sensibilisation et des campagnes d’information destinĂ©es aux Ă©tudiants.
 
Le Service Universitaire de MĂ©decine PrĂ©ventive et de Promotion de la SantĂ© (SUMPPS) : Chaque universitĂ© dispose d’un service de santĂ©, le SUMPPS. C’est un lieu d’accueil, d’Ă©coute et d’information en santĂ©. Il est composĂ© d’une Ă©quipe pluridisciplinaire : mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste, gynĂ©cologue, psychiatre, psychologue, infirmiĂšre, assistante sociale, etc.
 
Le Bureau d’aide psychologique universitaire (BAPU) : est un Ă©tablissement mĂ©dico-social. Il propose des consultations mĂ©dico-psychologiques pour les Ă©tudiants et les Ă©lĂšves de classes terminales qui souhaitent une aide psychologique. Ces consultations sont entiĂšrement prises en charge par l’Assurance Maladie.
 
 

Comment convaincre un ado d’aller consulter ?

 

Lorsque des situations inquiĂštent les parents, ou que des symptĂŽmes ont Ă©tĂ© repĂ©rĂ©s, se pose la question pour les parents : est-ce que je peux, je dois l’obliger Ă  consulter un psychologue ou un psychiatre ?

 

Notre sociĂ©tĂ© n’est hĂ©las pas encore coutumiĂšre du prendre soin de ses propres Ă©motions, malgrĂ© les slogans actuels « prends bien soin de toi ! », les diverses applications pour se centrer sur sa respiration et gĂ©rer ses Ă©motions 
.

L’orientation vers un psychologue est encore trop souvent connotĂ©e nĂ©gativement, la rĂ©fĂ©rence Ă  la folie, Ă  l’incapacitĂ© et la faiblesse est prĂ©pondĂ©rante.

 

Pour rĂ©pondre Ă  cette question, je trouve le parallĂšle avec la consultation mĂ©dicale intĂ©ressant : comment rĂ©agissez-vous si votre adolescent souffre d’une rage de dents, de fiĂšvre avec d’importantes diarrhĂ©es ? Ou d’une crise d’appendicite ? 

Le laissez-vous avec ses symptĂŽmes s’il refuse de voir le mĂ©decin de famille, ou d’aller aux urgences ?

Bien évidemment votre réponse sera négative !

 

Il en est de mĂȘme pour ce qui concerne la santĂ© mentale, qui est aussi importante que la santĂ© physique.

MĂȘme si la souffrance psychique ne se voit pas, elle est autant sĂ©rieuse et Ă  prendre en compte !

 

Avant toute explication, mettez en avant votre amour pour lui et votre souci.

Il est important de lui expliquer au préalable les raisons de la consultation, en évitant de le culpabiliser, de le braquer ou de lui mettre le poids de la crise familiale sur les épaules.

Par ex « nous nous inquiĂ©tons quand il y a cette colĂšre, nous ne sommes pas capables de t’aider, et comme nous t’aimons et nous voulons ce qu’il y a de meilleur pour toi, nous allons prendre rdv avec un psychologue ; cette personne va nous accompagner pour trouver des solutions, transformer ces Ă©motions nĂ©gatives pour qu’elles arrĂȘtent de te faire du mal    »

Ou « nous voyons une colĂšre Ă  l’intĂ©rieur qui te rend triste, quand cette colĂšre sort Ă  l’école, elle n’est pas comprise par les autres, comme elle leur fait peur et qu’ils ne savent pas comment rĂ©agir, ils te repoussent, ce qui augmente ta colĂšre
. »

 

Il y a à utiliser « positivement » les symptÎmes, pour ensuite ouvrir sur une résolution du problÚme.

 

Puis l’amener Ă  participer en proposant de choisir le psychologue « tu prĂ©fĂšres voir un homme ou une femme ? » ; « tu restes Ă©coutĂ© quand je l’appelle ? «    » tu prĂ©fĂšres voir un psychologue, ou voir le psychologue de la Maison des Adolescents ? »

Ainsi vous lui montrez que vous ĂȘtes dĂ©terminĂ©, en lui proposant de collaborer – et d’ĂȘtre Ă©galement acteur dans ce qui se passe.

 

Enfin si l’opposition persiste, indiquez Ă  votre adolescent que vous allez prendre contact avec un psychologue pour vous-mĂȘme, pour lui demander conseils car vous restez trop inquiet pour lui.

 

 

Pourquoi les jeunes ont tendance à se « sacrifier » ?